Un billet d'avion ?

Publié le 26/06/2020 et écrit par Vincent Finance, dans la catégorie : #réflexions

Petite note : cet article n'est pas organisé selon un plan précis, mais plus selon mon humeur actuelle, donc ne soyez pas étonné du caractère très spontanné de celui-ci.

Alors que la crise sanitaire poursuit son bonhomme de chemin dans le monde, de nouvelles questions germent doucement dans mon esprit. En même temps, cette période compliquée et éprouvante (même si je suis conscient d'avoir de la chance par rapport à d'autres) est tout à fait propice pour d'autres réflexions sur son avenir, sur le long terme, d'autant plus que l'avenir semble à la fois si flou et si lointain quand on y pense bien.
La question du moment semble visiblement toucher mon avenir professionnel : est-ce une bonne idée de partir vivre à l'étranger pour y travailler et donc s'établir sur une longue période ?

Avant de recevoir les mille et unes idées de mes visiteurs, je souhaite d'abord apporter un peu de contexte pour retranscrire au mieux l'origine de cette réflexion.
L'idée de vivre à l'étranger est présente depuis un moment dans ma tête : il suffit simplement de regarder la situation politique actuelle et de voir l'immobilisme qui touche actuellement certaines couches de la société pour comprendre le ras-le-bol qui m'habite depuis un moment, malgré tous les avantages que ce beau pays peut offrir. C'était en partie à cause de cela que j'ai voulu étudier des langues étrangères et de partir au Japon pendant un an, histoire de voir un peu à quoi ressemble la situation actuelle en Asie et dans ce pays en particulier.
La réalité a voulu que la situation au Japon soit similaire à ce qui se passe en partie en France et que ma vision fantasmée soit aussitôt ébranlée et balayée de mon esprit naïf. Cela a eu deux conséquences directes : la première est que cela m'a appris le relativisme au sens philosophique du terme, la deuxième est que j'ai arrêté d'idéaliser les cultures étrangères et appris à apprécier davantage les bonnes facettes de la France (contrairement à certaines de mes connaissances qui ne voient que certains aspects du Japon et qui se focalisent dessus telle une flèche décochée sur une cible).

Jusqu'à présent, j'ai eu la chance de trouver du travail en juillet 2019 dans un centre d'appels lyonnais et de pouvoir continuer mon activité, même durant le confinement. En effet, seule une partie de notre équipe a pu bénéficier du chômage technique et du télétravail, vu que nous n'utilisons pas de ligne téléphonique en VoIP et que notre logiciel maison n'est pas accessible directement à distance (et non, se connecter en RDP à nos postes de travail n'est pas une chose facile pour tout le monde). De mon point de vue, je ne suis pas à plaindre et je suis plutôt content de travailler là-bas et de pouvoir évoluer un peu, même si ce n'est pas le travail dont tout le monde rêve.
Pour autant, cette chance ne semble pas sourire à tout le monde et ma petite-amie a eu du mal à avoir des réponses pour ses récentes candidatures. Bien sûr, les règles du jeu sont franchement dures pour tout le monde et le contexte actuel ne tend clairement pas vers une amélioration de la situation, mais il est facile de comprendre que le fait de ne rien recevoir après avoir envoyé de nombreux CV a de quoi en déconcerter plus d'un, quel que soit l'âge, le niveau d'éducation scolaire ou bien le genre. On a beau vouloir tout le bonheur du monde et être d'une grande naïveté, la phase de recherche d'emploi ne fait rire personne, à part ceux qui ont un CV en béton armé (je vous rassure, ils sont peu nombreux et ils sont occupés).

Mais aujourd'hui, ce qui m'a fait bondir, c'est quelque chose de plus incroyable que cela. En fait, j'ai appris par l'intermédiaire de ma petite-amie qu'une de ses amies a récemment démissionné de son travail actuel pour aller travailler dans une multinationale à Bucarest.
Jusque là, rien d'impressionnant, vu que cela arrive tout le temps. Mais ce qui m'a choqué, c'est le nom de la société en question : Oracle. Oui, je parle bien de la société de logiciels informatiques qui est propriétaire de MySQL et de Java et qui gère sa propre version dérivée de RHEL (Red Hat Enterprise Linux). Rien que ça, sachant en plus que cette amie possède à peu près le même diplôme de licence que ma petite amie.

Alors, certes, je peux toujours relativiser et me dire que je suis très content de ma situation actuelle, que je n'ai pas besoin de travailler dans une grande multinationale, que je suis déjà utile pour ceux qui travaillent tous les jours avec moi et que mon train de vie semble bien rempli pour l'instant. Mais après tout, je peux aussi me dire que je peux éventuellement trouver des opportunités ailleurs et que je peux aussi partir à l'étranger pour faire autre chose et vivre de nouvelles expériences. Certes, je ne suis pas sûr de pouvoir travailler chez Oracle, mais je peux éventuellement travailler dans un secteur similaire, sachant que cela ne changera pas vraiment mon opinion personnelle face au logiciel libre et aux combats que je souhaite mener plus tard. Je suis tout à fait capable d'esprit critique et de réflexion pour faire ce que je veux, aussi naïf que je puisse être.

C'est ça la puissance de la réflexion et de l'audace : c'est se dire qu'on peut tout tenter sur un coup de tête, la seule condition étant de bien réfléchir avant de se lancer. Après tout, mon poste actuel n'a aucun lien avec mes études et j'ai été aussi sélectionné, en tant que téléopérateur, grâce à mes bricolages avec mon serveur personnel et mes sites Web, donc pourquoi pas.

En fait, ce qui m'empêche de faire tout ça, de laisser mon ambition faire des choses incroyables, c'est peut-être cette espèce de "censure personnelle", cette peur du jugement permanent que j'ai entretenu pendant des années à cause de relations "toxiques" et à cause d'une volonté de rester neutre face à certaines situations.
Ironiquement, c'est grâce à mon travail actuel (travail qui consiste à traiter des demandes de dépannage, à faire du Service Après-Vente et de l'administratif) que j'ai appris à me détacher de l'inutile et de ne me concentrer que sur certaines choses. C'est aussi mes collègues qui m'ont montré l'importance de défendre des idéaux politiques, quel que soit son bord. Une bonne chose selon moi.

Donc, pour conclure, que dois-je penser de cette nouvelle choquante que j'ai apprise aujourd'hui ?

Et bien, je vais répondre simplement : je dirais que cela doit être une source de motivation pour moi-même et que cela doit me pousser à faire des choses parfois osées par rapport à ce que je pourrais faire d'habitude. Après tout, mes idées folles ont toujours eu un effet bénéfique : c'est grâce à ça que je suis aujourd'hui devenu membre du collectif CHATONS, que je suis parti à l'étranger (au Japon, en Estonie et en Roumanie) et que j'ai pu faire de belles rencontres, et ce peu importe les obstacles rencontrés jusqu'à maintenant.
Du coup, est-ce que je risque un jour de prendre un aller simple pour aller en Roumanie ? Oui, peut-être !
Est-ce que je vais assumer mes idées politiques et devenir un connard, à l'instar de ce que pense le charmant allié de la droite lyonnaise Christophe Marguin d'une partie de l'électorat de la ville ? Sûrement !
Mais surtout, est-ce que je vais continuer de payer mes impôts à l'avenir ? Assurément, même si cela doit contribuer à financer les aides de certaines personnes aussi agréables au téléphone que des portes de prison enduites d'acide sulfurique à 95% de concentration (j'aimerais exagérer ici, mais non) !

Je vous envoie une grosse dose de motivation et de courage à travers l'écran, car vous le méritez bien et que cela vous aidera plus tard !


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